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Les ateliers Thana « Etre : vivre et mourir », ateliers sur la mort


Photo gros plan couleur d'un pissenlit géant. En bas de la photo, on voit deux bouts de doigts qui tiennent la tige vert foncé. Le fond de la photo est foncé presque noir avec des nuances de vert et de marron, également  des reflets de blanc avec du vert, témoin de la lumière du soleil se reflétant sur des feuilles ou des pierres. Le fond reste flou et laisse place à l'imaginaire. Les graines de pissenlit s'envolent sur le dessus de la fleur, elles sont accrochées à ses petits parachutes de poils.  Ces petits plumeaux brillent dans un blanc nacré et doré, sublimés par la lumière du soleil.


Cela fait un moment maintenant que je propose les ateliers Thana. A partir du mois d'Octobre, leur forme change. En effet, jusqu'ici ils avaient la forme d'un espace ouvert de discussion. Chacun venait pour y déposer ce qu'il souhaitait au sujet de la mort. S'y côtoyaient des sujets autour de la mort réelle et de la mort symbolique.


Je reste convaincue qu'il est indispensable d'ouvrir des espaces de rencontre autour du sujet de la mort.

Il fût un temps où la mort faisait partie intégrante de la vie et de la vie des villages, des communautés, des familles. Le décès dans votre maison fédérait une prise en charge de la communauté et c'était toute la vie du village qui était bouleversée. Sans rien demander, l'homme d'église organisait les rituels et les cérémonies, une voisine venait s'occuper des enfants, le boulanger portait de quoi sustenter la famille entière, les femmes se chargeaient du linge et du ménage, les hommes de mener du bois ou de faire quelques travaux etc. Tous étaient concernés, tous venaient voir le mort et lui rendre hommage. Puis peu à peu, la mort a été cachée, tue… étouffée, diabolisée. Aujourd'hui elle est laissée aux mains d'inconnus. Souvent des professionnels compétents mais dont les contraintes de leurs structures les poussent au rendement. Ils gèrent tout de A à Z voire quand tout n'est pas déjà organisé par le mort, selon ses volontés.



Photo fond noir, composition d'une nature morte. A gauche, une boule de cristal avec des fibres, elle est posée sur un support doré. A sa droite, une bougie chauffe plat dans un amphore doré également transparent avec des fibres faisant des dessins très fins. La bougie est allumée et la flamme se reflète sur la boule. Juste derrière légèrement décalé sur la droite de l'amphore, un bougeoir doré au pied plat et qui remonte, il est doré et porte une bougie longue et blanche. On la voit à moitié, elle est hors cadre. Derrière, au dernier plan, un avant bras posé très certainement sur une table noire qui se confond avec le fond. Elle tend la main, la paume vers le haut. Le dos de la main est posée dans la main d'une autre femme dont on voit également l'avant bras posé sur la table. On voit aussi son autre main dont l'index semble dessiner dans la paume de la main tendue. Ambiance clair obscur et chaude due à la lueur de la bougie.


La mort a été instrumentalisée. Comment ? En la personnifiant, la diabolisant pour en faire une source parfaite de peurs. Et la peur est devenue l'amie indispensable aux contrôles des masses. La mort est peu à peu devenue l'excuse parfaite pour ne pas vivre.


Alors oui, parlons en.

La mort est la seule certitude que nous ayons mais c'est un concept abstrait que notre cerveau ne peut conscientiser et pour cause, le mental n'a pas de coffre à mémoire à ce sujet, pas d'expériences, de souvenirs à partir desquels construire… Notre mental manque cruellement d'informations et reste démuni face à cette expérience sans retour. Il peut traiter le deuil mais pas la mort car l'être humain ne la vit qu'une seule fois dans sa complétude.


Pendant les ateliers THANA « Etre : vivre et mourir », nous parlons de la mort et de tout ce qui gravite autour. Nous parlons librement. Nous questionnons, nous nous questionnons. Nous témoignons aussi.



Les ateliers THANA « Etre : vivre et mourir ». Les ateliers sur la mort, c'est quoi  ?


Les ateliers THANA « Etre : vivre et mourir » sont des rendez-vous de 2 heures pendant lesquels nous partons d'un thème pour inviter la parole et la réflexion.


1 trimestre correspond à un thème et 1 session à 3 rendez-vous

Les ateliers démarrent en Octobre prochain, sur une fréquence d'un rendez-vous par mois et sur une durée de 12 mois, soit d'octobre 2024 à septembre 2025.


Le premier trimestre est annoncé, informations et inscription : ici


18/10/2024 - 22/11/2024 - 20/12/2024

Le thème

« La place de la perte dans la vie »


 Les thèmes sont variés et lors de nos rencontres, nous verrons ensemble les thèmes susceptibles d'intéresser le groupe.


Voici quelques sujets choisis : les différents deuils et leurs étapes, les dernières volontés, les deuils symboliques, le deuil périnatal, comment parler de la mort, comment parler de la mort à ses enfants, la mort et les enfants, les émotions et leur expression, les démarches, les signes de la fin de vie, le rôle de proche aidant, les pertes qui jalonnent la vie...


Vous serez libres de vous inscrire à une rencontre ou à une session. J'aimerais tout de même vous partager ici que mon expérience avec le Suivi Thana proposé cette année avec deux groupes distincts en Visio et proches des ateliers sur la mort proposés prochainement me conforte dans : la force de l'assiduité et le bénéfice d'un maintien de groupe. Le lien créé entre les participants, la connaissance des histoires de chacun etc. imprègnent le cadre de ces ateliers de confiance, de sécurité et d'intimité. La notion du « Seul ensemble » prend sa place et permet une évolution flagrante pour chacun.


Témoignages sur le suivi des ateliers de groupe actuels



Zoom sur une femme tenant une feuille format A4 rose portant un long texte écrit dans un rose plus soutenu, rose fuchsia. Ces mains tiennent la feuille de chaque côté. A droite l'index et le majeur sont tendus et droits, ils suivent la bordure de la feuille, les autres doigts sont pliés, on voit quand même une bague à l'annulaire. Même position de la main de l'autre côté, par l'axe de la photo, prise de profil, on voit le pouce déposé sur la feuille et l'index tendu et droit suivant le bord de la feuille. Au poignet gauche des bracelets : un large et rigide doré, un en perles vert foncé. La femme porte un pull ou gilet noir à manches longues. Elle a sur ses jambes un plaid gris avec des rayures horizontales blanches. La femme est en extérieur sur une terrasse en bois dont on devine les lattes larges. Près d'elle un chapeau de paille et en arrière plan, on voit la jambe de quelqu'un qui semble elle assise sur une chaise plus haut, ce qui laisse penser que le personnage central est assis au sol. La personne au fond a les jambes nues, petites socquettes  blanches et baskets noires.


Témoignage d'Aurélie

"Le Suivi Thana

Depuis environ un an déjà, Sylvie m’accompagne sur le long chemin de réintégration de mon histoire. La mort, je l’ai croisée trop souvent et trop tôt, j’ai mis en place toutes les protections et fortifications possibles dont j’ai été capable pour continuer à vivre ou plutôt survivre.
 J’ai découvert à 38 ans que j’avais la possibilité de quitter le « mode survie », que la vie, la vraie était aussi à ma portée. La prise de conscience est plutôt facile… le mettre à exécution n’est pas la même histoire !

J’ai commencé avec un week-end Thana : parler de la mort, moi qui n’arrivait pas à prononcer ce mot « mort » qui me terrifiait, comme si le dire allait l’attirer vers moi.
Ce week-end là, j’ai fait un premier pas immense… la dédiabolisation du mot, du changement d’état de vivant à mort. Je n’en ai plus eu peur. La possibilité d’en parler ouvertement, facilement sans jugement a tout changé.

Alors, lorsque Sylvie m’a parlé du Suivi Thana je n’ai pas hésité une seule seconde… Ces 12 rendez-vous mensuels, en petit groupe fermé, possible en visioconférence, pour moi qui suis à plus de 600 km… les 2 dates possibles chaque mois, qui me permettent d’adapter ma participation à mon planning de maman, c’était l’idéal pour pouvoir avancer sur ce chemin !
Chaque rendez-vous est un moment de partage autour d’une phrase, d’un thème. Parfois nous écrivons, parfois nous dessinons, nous pleurons parfois et nous riions aussi beaucoup … connaissant la créativité sans limite de Sylvie, je sais que je ne suis pas au bout de mes surprises !
Les discussions et les échanges sont riches et entrent souvent en résonnance avec le vécu et l’expérience d’un autre participant. Les prises de conscience y sont nombreuses.
À chaque thème abordé, que l’on parle de la mort et du deuil réel ou des changements rencontrés dans nos vies qui engendrent des deuils symboliques, j’ai ce sentiment d’avancer, d’avoir des réponses, de nouvelles pistes à explorer pour avancer encore et pouvoir savourer ce qu’est de vivre vraiment en ayant apprivoisé la mort.
Après chaque rencontre,, Sylvie est disponible pour discuter de ce qui se passe pour nous, ce qui bouge… parce que le fait que ce soit un « suivi » change tout… le cheminement continue jour après jour jusqu’au prochain rendez vous.

« Seule… ensemble » dans ce groupe bienveillant et sans jugement ou l’accompagnement de Sylvie nous guide et nous éclaire même sur le chemin le plus sombre qui est celui de la mort."


 

Témoignage de Camille

"Parler de la mort ? Tous les mois pendant 1 an ? Il y a un an, j'aurais répondu "jamais !". Pourtant, depuis que je suis entrée dans le cercle qui a commencé en mars, ce suivi Thana s'est fait une place dans mon quotidien.
Le cadre posé par Sylvie, les rencontres tous les mois, les liens qui se tissent entre les personnes réunis nourrit la confiance et le co-cheminement. La régularité des rendez-vous et le groupe de partage fermé sur Facebook offrent une continuité au cheminement avec les notions, thèmes, paroles déposés, en résonance avec ce qui est vécu, ce qui est traversé. Très complémentaire du format des WE.
Avec ce cercle, je me sens m'accompagner et accompagnée pour aborder ce qui était pour moi (et reste) un grand point d'interrogation, même si c'est une évidence, de vivre et de mourir. Une question universelle. Un "angle mort" que j'ai considéré comme tabou et senti combien ce tabou "pèse lourd", pourtant le deuil, la mort, symboliques et réels, sont tellement présents dans nos vies. Prétexte par moments pour révéler et pointer certaines choses "inattendues" (besoins non satisfaits/non entendus/surinvestis, espoirs idéalistes, estime de soi, notion de pouvoir, ...)

En écrivant ce témoignage, c'est la porte de la gratitude que j'ai envie d'emprunter : cet espace est permis, offert, animé par Sylvie, fertilisé par toute son expérience et son chemin, éclairé par ses yeux qui voient et oreilles qui entendent. Cet espace est permis et nourri par toutes les personnes qui en font partie et s'offrent de le vivre dans ce qui est présent pour elles. J'ai dit oui car c'était Sylvie qui proposait cet espace, et aussi parce que cet espace existe grâce à elle.
Comme le dit Sylvie, "Apprivoiser la mort" c'est un cadeau pour mieux s'accompagner à vivre... et mourir. S'accompagner individuellement, soi, et collectivement, est un cadeau. Dans ce groupe, il y a parfois des larmes, des frustrations, des silences, des troubles, des gloups qui s'expriment, et en même temps un espace où se partagent tellement de sourires, de rires, de lumière, d'amour, de clarté, d'en-vies, de tendresse"


 

Témoignage de Anaïs

J'ai eu connaissance du suivi Thana bien avant de décider d'y participer. Les activités ponctuelles de groupe sur le Thana étaient régulièrement programmées, et bien que je me sentais intéressée par ce sujet j'avais très peur de m'y aventurer. Et puis un jour, j'ai sauté le pas et j'ai répondu à l'appel. Ce qui m'a permis de le faire c'est un profond sentiment de sécurité et de confiance en Sylvie que je connais pour avoir déjà expérimenté plusieurs étapes thérapeutiques avec elle. Plusieurs mois se sont écoulés depuis le début de cette expérience et ce que j'y ai trouvé m'a surprise. La modalité en Visio que j'imaginais être un frein est finalement un facilitateur. Être chez soi, dans mon foyer avec aucune contrainte physique d'organisation (je suis maman d'un enfant de 6 ans), crée un climat favorable à l'échange serein. La présence des autres personnes, toutes bienveillantes et désireuses de partager dans le respect, est tout aussi intense. L'animation par Sylvie permet aussi cela, un temps d'écoute et de parole juste pour ce qui est là pour chacune. J'aime aussi les différents thèmes proposés par Sylvie lors des différentes séances : expression libre à partir d'un élément incitateur ouvert, informations théoriques enrichies de partage d'expérience, exercice d'élargissement de zone de confort… Ces séances sont comme un rendez-vous avec moi-même entourée de paires qui m'encouragent par leur témoignage et leur amour à aller explorer un sujet qui me terrifiait initialement. Je suis si heureuse d'avoir pu débloquer cela et d'avoir surtout trouver l' accompagnement thérapeutique sécurisé de Sylvie qui repose sur sa qualité d'écoute exceptionnelle, sa capacité à me faire m'interroger en douceur, sa présence réconfortante même en Visio, tout cela alimenté par son professionnalisme. Je lui suis reconnaissante d'être sur mon chemin car elle me rend plus facile !"


Ces ateliers sont un espace d'accueil, de partages et de témoignages mais pas uniquement. Ils sont porteurs d'une envie et d'un espoir : que chacun puisse se familiariser avec la mort et le processus de deuil afin de comprendre ses propres fonctionnements. Et comment nous chargeons notre vie sous prétexte de mort.


Lors du rendez-vous trimestriel du Suivi Thana regroupant les deux groupes d'inscrits, j'ai partagé la citation de Jean Paulhan « J'espère vivre jusqu'à ma mort ». J'ai demandé ce que cela éveillait en eux. Les échanges ont été nombreux, profonds et très riches. J'ai fait remarquer que personne n'avait réagi en disant « mais c'est évident ! ». Je leur ai signifié que c'était en effet une évidence puisque la mort se définit par l'arrêt du cœur et que donc chacun vivra bien jusqu'à sa mort. Nous avons pu souligner l'importance d'avoir cette connaissance : celle que nous expérimentons la mort symbolique, autrement appelée perte tout au long de notre vie. Et que les enjeux de la vie ne viennent peut-être pas de la mort en elle-même mais de nos attentes quant à notre vie et notre réalisation, nos désirs… et que la mort associée à notre conscience du temps qui passe nous amène à penser que nous n'y arriverons pas, que nous n'aurons pas assez de temps pour cet accomplissement.


Ces atelier THANA « Etre : vivre et mourir » comme une opportunité à s'offrir du temps justement… à se vivre pleinement et ceci est également vrai dans ce que nous traversons lors du deuil.


Cela me fait penser à ce texte sur lequel je terminerais cet article de blog, texte découvert à la lecture du livre « Animer un groupe d'entraide pour personnes en deuil » de Annick Ernoult et Dominique Davous, aux éditions l'Harmattan.


« Accepter...
Non pas une chose isolée,
Non pas seulement
Cette frustration, cette injustice,
Cette privation,
Cette solitude...
Non pas seulement ce coup de poignard,
Mais à la fois, en même temps,
Le soleil qui réchauffe,
L'oiseau qui se balance,
La caresse du vent,
Le sourire d'un passant. »

Extrait du livre de Marie S. « Le Pont de corail » aux éditions La Méridienne, 1987, rééd. 1993

 
 

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