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Croire en soi ne suffit pas, l’importance de se croire

Mains posées sur la poitrine et le bas du ventre, gesture d’écoute intérieure et de présence à soi.

Il m’arrive de sentir une petite variation à l’intérieur, presque imperceptible, comme une teinte qui s’invite sans prévenir et qui colore ma journée autrement. Il n’y a rien de spectaculaire là-dedans, j’en conviens, rien qui bouscule vraiment… c’est d’ailleurs plutôt un reflet qui insiste juste assez pour que je m’y attarde.


Je ne sais pas si cela vous arrive aussi, ces instants où quelque chose en vous se dessine avant même que vous puissiez l’expliquer. Une intuition à la fois familière et fragile, elle se présente avec justesse… et pourtant, vous hésitez à l’écouter.


C’est dans cette expérience-là que j’ai compris que le véritable défi, pour moi, n’était pas de « croire en moi », mais d’oser me croire. J’ai longtemps pensé que je manquais de confiance en moi.

C’est cette notion de “se croire” que j’ai envie d’approfondir dans cet article, parce qu’elle touche à quelque chose de très concret dans notre manière de nous percevoir et de nous rencontrer.


Avec le recul, je réalise que « croire en soi » et « se croire » ne parlent pas tout à fait de la même chose.


« Croire en soi » renvoie souvent à ce que nous avons appris à faire, aux compétences que nous avons cultivées. Il fait écho à cette confiance que nous consolidons au fil des expériences. Je le vois comme un mouvement tourné vers l’extérieur, vers ce que nous sommes capables d’accomplir.

« Se croire », c’est autre chose. Cela touche à une zone plus intime, là où nos ressentis, nos intuitions et nos perceptions cherchent une place sans toujours réussir à la prendre. C’est reconnaître que ce que nous sentons a de la valeur, même quand ce n’est pas démontrable. Se croire revient à laisser parler la justesse intérieure.


« Femme marchant entre de gros rochers en forêt, progressant avec confiance et attention sur son chemin. »

Je me suis demandé pourquoi il nous est parfois si difficile de nous croire. Peut-être que vous vous êtes déjà posé la question vous aussi.


Il y a ces moments où tout semble clair… jusqu’à ce que quelque chose vienne brouiller l’évidence. Quelque chose s’active pour amortir ce que nous ressentons et nous amène à ne plus y prêter attention, ou du moins, plus totalement.


Plusieurs pistes s’ouvrent lorsqu’il s’agit de comprendre cela. Notre difficulté peut tenir à notre histoire, à la façon dont nous avons appris à écouter plus volontiers ce qui vient de l’extérieur que ce qui naît en nous. Elle peut aussi être liée à une forme de loyauté envers une manière d’être qui nous protégeait autrefois. Il se peut également qu’elle témoigne de peurs, comme celle de déranger, de se tromper ou de prendre trop de place. Je rencontre souvent tout cela dans mes accompagnements.

Le résultat reste le même : la place est laissée à cette hésitation à se croire soi, même quand tout, intérieurement, semble nous orienter dans une direction précise.

Le but n’est pas ici de vous emmener dans une analyse poussée, mais d’ouvrir à la réflexion.


Lorsque nous commençons à nous croire un peu davantage, le calme se pose à l’intérieur. Une présence plus sûre se déploie, comme si notre axe se redressait en douceur et amenait une sensation agréable : celle d’avoir trouvé un équilibre. Nous devenons plus attentifs à ce qui nous traverse réellement, à ce qui nous soutient ou, au contraire, nous épuise.


Dans mes accompagnements, je vois combien cette écoute-là change la façon de rencontrer l’autre. « Se croire » ne signifie pas avoir raison ; cela permet néanmoins d’accorder du poids à ce qui se manifeste en nous, sans le disqualifier d’emblée. Cela ouvre une attention plus profonde, une disponibilité qui ne force rien et permet d’avancer avec justesse. Cet équilibre trouve sa place à son rythme, au cœur des expériences de vie.


Et puis, il y a ce que cela ouvre en nous. Lorsque nous nous croyons un peu plus, une forme d’apaisement s’installe. Nous ne cherchons plus constamment à justifier ce que nous ressentons, ni à réprimer ce qui se présente en nous. Quelque chose devient plus net, comme si la relation à soi pouvait enfin s’envisager dans le calme. Je le constate souvent dans les pas que font les personnes que j’accompagne. Dès que cette confiance intérieure se renforce, leur posture change inévitablement. Elles se sentent plus ancrées, plus présentes, davantage en accord avec ce qu’elles perçoivent.

N’est-ce pas une expérience à explorer que d’avancer avec moins d’auto-jugements, et de retrouver une cohérence que vous aviez perdue ou peut-être même jamais ressentie ?

« Se croire » apporte aussi une forme d’autonomie. Une autonomie qui, contrairement à ce que nous pouvons imaginer, n’a rien d’isolant ni d’exigeant, une autonomie qui ne nous demande pas de tout porter seuls. C’est une autonomie plus intérieure ; elle apparaît lorsque nous pouvons nous appuyer sur ce qui se dit en nous sans chercher immédiatement une validation extérieure.


« Aigle en vol à haute altitude dans un ciel bleu, image de confiance intérieure et de vision claire. »

De mon expérience, je dirais qu’elle allège beaucoup de choses, car elle permet de sentir ce qui nous appartient vraiment et valorise notre capacité à faire des choix qui nous ressemblent, même lorsque l’extérieur propose d’autres directions.


En avançant, je me rends compte que ces deux mouvements coexistent et se répondent. Il n’y a rien à opposer, rien à hiérarchiser.

Peut-être aurions-nous simplement à apprendre à sentir de quel endroit nous parlons, et à quel moment l’un prend le relais de l’autre. Parfois, croire en ce que nous savons faire nous soutient ; à d’autres moments, c’est se croire soi qui ouvre la voie.

Et si l’un était au service de l’autre ?

« Croire en soi » et « se croire » me paraissent constituer un chemin d’ajustement plutôt qu’une certitude. Je le perçois comme un va-et-vient entre le monde extérieur et celui intérieur, entre ce qui s’appuie sur l’expérience et ce qui naît silencieusement en nous. Nous pouvons laisser ces deux voix cohabiter, sans les confondre, et accueillir ce qu’elles rendent possible.

À chacun son rythme, dans la justesse du moment.

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Invité
il y a 2 jours
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C'est beau

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