Donner un visage à la présence
- Sylvie, Thérapeute, Thanadoula Palliathérapeute

- il y a 30 minutes
- 4 min de lecture

Quand l’élan de visibilité devient une continuité naturelle
Plusieurs fois dans mon parcours professionnel, j’ai senti monter en moi cet élan si particulier. Lequel ? Celui de me rendre plus visible. Cela avait été le cas avec la création de mon site internet, puis en décidant de reprendre mon nom propre comme identité professionnelle, etc.
Depuis quelques jours, je fais des vidéos. Elles ne sont pas faites pour me montrer mais plutôt pour donner un visage à ma présence.
Je prends vraiment du plaisir à faire ma communication sur les réseaux et à écrire mes articles de blog. Il m’est apparu comme une évidence qu’il était temps que les personnes qui me lisent puissent voir aussi qui est derrière les textes et les photos que je partage.
Cet élan s’inscrit dans une continuité naturelle. Je pense qu’il est soutenu par ce que le séminaire des thanadoulas a éveillé en moi… faire pour moi, tout en étant au service du métier et du collectif.
De la vulnérabilité à la parole : deux invitations comme un signe
J’avoue que, même si l’élan était là, le mouvement vers cette visibilité s’est manifesté, lui, de façon inattendue et presque synchrone.
Gaël Korkeakoski, coach et créateur de la chaîne Je suis qui je veux, m’a proposé un live autour de la vulnérabilité, de l’accompagnement et, plus particulièrement, de l’accompagnement de fin de vie.
Au quasi même moment, Nancy Richard, directrice de l’École Internationale d’Accompagnement Cybèle, m’invitait à participer à une série d’entretiens mettant à l’honneur certaines élèves, pour célébrer les dix ans de l’école.
Quand j’y repense, je vois deux regards croisés, deux invitations et surtout une évidence. Laquelle ?
C’était le bon moment pour moi d’oser prendre la parole et prêter ma voix à ce que je transmets depuis longtemps autrement, à travers mes mots, mes gestes et mes silences.
Le regard, la voix, la présence : trois portes du lien

J’ai pu remarquer pendant l’interview avec Gaël que parler de vulnérabilité en public, c’était accepter de se laisser traverser par ce que j’évoquais, sans pouvoir me cacher derrière des formulations soignées et réfléchies en amont.
Dans cet échange avec lui, quelque chose s’est encore plus assuré. Quoi ? Cet espace si précieux pour moi, alliant authenticité et simplicité.
J’ai expérimenté le moment où la voix tremble mais reste juste.
J’ai retrouvé, aussi bien avec Gaël qu’avec Nancy, ce que je vis dans chaque accompagnement : une rencontre humaine et épurée, où l’essentiel passe par le regard, la voix et une présence vraie.
Le regard, la voix et la présence vraie comme trois portes d’accès au lien, que je vois comme trois manières de dire « je suis là ».
Accompagner dans la proximité et l’intimité
Dans mon métier de thanadoula, l’accompagnement prend place dans la proximité et l’intimité. Il ne s’agit pas uniquement de savoir quoi dire ou quoi faire, mais d’être pleinement là pour soutenir ce qui se vit.
Avant de me lancer, je me disais qu’il pouvait être paradoxal de vouloir se rendre visible alors que mon rôle m’amène à la discrétion. Mais c’est au service de ce rôle que je décide aujourd’hui de passer par ce média.
J’ai longtemps pensé que mes textes suffisaient, que mes mots pouvaient porter à eux seuls cette vibration de présence. Aujourd’hui, je sens que la voix a sa place. Elle vient compléter ce que les mots ne peuvent traduire et mettre en mouvement quelque chose de plus intime encore.
Contribuer à la visibilité du métier de thanadoula
Je crois vraiment qu’au plus profond de moi, il y a aussi la croyance qu’en me montrant, je contribue à la visibilité de ce métier de thanadoula. En effet, derrière ce mot encore peu connu se cache une réalité profondément humaine : celle d’un accompagnement au cœur duquel la place est faite à la dignité de la personne en fin de vie et à la vulnérabilité des endeuillés.
J’aime me dire que parler de ce métier, c’est aussi parler de la vie.
Depuis le séminaire des thanadoulas, comme je le disais plus haut, un élan collectif est né. C’est tellement inspirant. Quelque chose de fort circule entre nous, une conscience partagée que chacune de nos voix compte. Je me sens réellement portée par cette dynamique, je suis heureuse d’en faire partie.
Je suis également convaincue que la visibilité de chacune nourrit la reconnaissance de toutes.
J’ai accepté ces entretiens et je me suis inscrite dans cette continuité. Je contribue ainsi, à ma manière, à faire exister ce métier aux yeux des autres.

Se rendre visible sans se trahir
Sur ce chemin de visibilité, je reste soucieuse de rester moi. Mes vidéos, je les enregistre quand le sujet se pose et s’impose à moi, tout comme j’écris sur le thème qui s’invite.
Je cherche avant tout à témoigner, témoigner d’expérience, de réflexion, de questionnement, de retours aussi. C’est une manière de rester cohérente avec ce que je transmets et ma façon d’être.
Je vis souvent au rythme de ce qui se présente, j’accueille les élans plutôt que de les forcer… sentir quand il est temps.
Une vulnérabilité joyeuse : parler vrai, être là
Dans ce passage à la vidéo, il y a pour moi une sorte de vulnérabilité. En effet, me voir, m’entendre, me confronter finalement à ma propre image n’a rien d’anodin. Je fais le point et je vois combien ce rapport à moi-même s’est apaisé : pas de jugement et donc pas de reprise des enregistrements… être naturelle et dans l’instant. Il y a aussi de la joie, une joie simple, celle de parler vrai et de partager ce qui m’anime sans détour.
J’aime donner un visage et une voix à ma présence, à ma pensée.
Une porte qui s’ouvre : le live avec Gaël Korkeakoski
Si le cœur vous en dit, je vous invite à prolonger ce moment en regardant le live enregistré avec Gaël Korkeakoski, sur la chaîne YouTube Je suis qui je veux.
Et au-delà du visionnage de cet échange, je vous laisse goûter au « seul ensemble ».
Lien pour visionner le live, cliquez sur le logo







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