Une nouvelle fois, je me laisse porter par mes sensations, mes souvenirs et surtout ce qui est et reste en moi après cette aventure en Guadeloupe.
Cela fait une dizaine de jours que je suis rentrée en Métropole, dans mon Sud. J'ai repris mes activités familiales et professionnelles. Et je sens encore en moi vibrer cette expérience magique, simple et douce. Oui, j'ajoute « de forte intensité ».
Comme j'ai pu le mentionner dans le précédent article de blog « Mon aventure porte un nom : Guadeloupe », ce qui m'accompagnait dans ce voyage c'était l'envie, non pas vraiment l'envie, plutôt l'évidence que la rencontre aller se faire. Comment ? Juste par la présence. Je ne venais pas visiter cette île, je venais la rencontrer dans tout ce qu'elle est de nature, de liberté, de contraste, de complémentarité, de diversité et d'harmonie... Je me présentais à elle dans ce que je suis, une femme incarnée, simple qui aime la vie... et les rencontres. Et ça tombait bien.
une accessibilité accrue à sa perception des choses et par conséquent à son ressenti
En abordant cette aventure, je n'imaginais pas que la rencontre se ferait avec l'exubérance. L'exubérance de la nature et des éléments. Vous savez le « tout est plus... », c'est ici qu'il prend tout son sens. En effet, la nuit est plus sombre, les sons nocturnes plus perçants, l'atmosphère plus humide... la végétation plus abondante... et les éléments si présents, si intenses.
C'est étrange en même temps de dire ça car les éléments sont bien évidemment tout aussi présents ici ou là. J'en conclus donc que le fait de partir en terre inconnue ouvre le champ de la découverte et de l'émerveillement.
Je me faisais la réflexion que je partage ici : sortir de son quotidien, de son environnement habituel invite à une attention, à une accessibilité accrue à sa perception des choses et par conséquent à son ressenti. C'est ainsi que j'ai vécu cette expérience et c'est dans cette teinte-là que je vous la partage.
La Terre : la végétation guadeloupéenne
Je commencerais par ma rencontre avec la végétation guadeloupéenne. En écrivant ces mots, une pause se fait, accompagnée d'un large sourire sur ma bouche. Une phrase est également présente « si vous saviez... », certains savent car ils connaissent ces forêts, ces sous bois, d'autres en ont une idée car ils ont vu des reportages ou des photos.
Pour ma part, je vais vous parler de mes impressions. Impressions... tiens, le mot n'est pas anodin, il est même juste tellement je me sens empreinte de cette rencontre. Pourquoi ?
Bien sûr j''ai été touchée par la démesure des arbres, des plantes, des feuilles. J'ai été impressionnée par leur diversité. Mais ce qui s'est déposé en moi et vibre encore, c'est que face à l'immensité des arbres, à l'abondance des feuillages, je me sentais enveloppée, j'étais accueillie toute entière. Chaque arbre par sa forme, sa hauteur, chaque plante par son envergure était à sa juste place. Et moi, au milieu d'eux, je ressentais tout cela : pleinement ancrée dans la densité de la terre humide, étirée et droite dans ma verticalité, stable et forte dans mon horizontalité. La moiteur des sous bois m'invitait à m'effeuiller... stop au superflu... un aller pour ma terre, un retour à l'essentiel.
Les éléments sont indissociables. Cette végétation en est le témoin idéal : elle naît de l'alliance parfaite d'une terre fertile, d'un soleil chaleureux, d'une pluie généreuse et d'un vent puissant.
Divers terrains... une même terre
Lors de ce séjour, j'ai arpenté divers terrains... une même terre : Les plages de sable avec leurs différentes couleurs, le sable noir dont la force est à la mesure de son scintillement au soleil, le sable doré pétillant de surprises et d'imprévus, le sable blanc apaisant et invitant à se déposer en son sein. Les sous bois émouvant par leur luminosité et la richesse de l'invisible, ils sont le terrain privilégié des crabes, en témoignent les trous dans le sol. Les roches de nature si différente, les roches noires acérées et volcaniques, les roches claires, rondes et douces. Je n'oublierais pas de mentionner les routes goudronnées des villes et villages, surface connue dans laquelle je me reconnais également.
La nature du terrain ne modifiait pas mon unique impression, je suis fille de la terre. Je suis ma propre terre qui s'unit, à chacun de mes pas à celle qui m'accueille, ici ou là.
Cette balade, finalement extraordinairement ordinaire était éclairée par un soleil flambloyant. Ce feu d'une douce clarté sonnait le début de mes journées... très tôt j'avoue mais il s'éteignait aussi tôt en fin d'après-midi et pressé d'aller éclairer d'autres contrées. J'ai une profonde affection pour le soleil qui reste présent à nous en éclairant la lune. J'aime la chaleur qu'il dépose sur mon corps par les caresses de ses rayons.
Par moment, le vent emportait tout sur son passage de mes cheveux à ces petites graines de vie qui pétillaient en moi. Il amenait avec lui des nuages tantôt nous offrant la pluie, tantôt nous offrant un petit coin ombragé... dans les deux cas, il était porteur de fraîcheur. Cet air tourbillonnant accentuait le mouvement et le chant de la mer. Joueur, il faisait voler mes robes et insufflait une danse un peu folle aux palmiers et autres compagnons de bal.
Et quand les nuages étaient trop chargés, ils laissaient s'échapper une pluie chaude souvent abondante. De l'eau... partout... en moi, sur moi, autour de moi... L'Eau, un élément vers lequel je vais depuis quelques années. Eh bien, la Guadeloupe ne me laissait pas le choix. Je souris à nouveau en écrivant cela. La Guadeloupe est la Guadeloupe, en venant sur cette île, je ne me laissais pas le choix. Là encore, la rencontre s'est faite avec fluidité, c'est à propos concernant l'eau, ça pouvait l'être un peu moins me concernant. La belle surprise était la confirmation que je me vis aussi dans cet élément. Que ce soit dans la mer, où la température de l'eau était un facteur encourageant, je le reconnais, ou dans l'eau des cascades ou des bassins, où la température de l'eau, pour le coup pouvait être une excuse idéale pour ne pas y aller, ou encore sous la pluie tiède, j'ai eu envie de faire corps. Je me souviens tout particulièrement de cette sensation d'être portée par cette eau salée. Et comment le fait de se sentir soutenue fermement m'invitait à lâcher et à observer, à ressentir mon corps dans ce lâcher progressif et profond. Je me souviens aussi de n'avoir fait qu'un avec la mer de la plage des rouleaux, où j'ai compris à travers mon corps les mouvements multiples d'une même vague dans son va-et-vient, j'ai senti le sable se dérober sous mes pieds annonçant une attraction puissante vers le large. Et comment ne pas parler de la mer des Caraïbes de Grande Anse, je sens encore la connexion à cette plage de sable doré bordée d'une forêt féérique. Cette mer d'une force inouïe qui m'a mise face à l'impermanence balayant à chacune de ses vagues toute certitude et toute croyance.
la manifestation d'une énergie irrépressible
En Guadeloupe, j'ai pris le temps et je me suis ouverte aux éléments. J'ai vécu chaque pas comme une rencontre entre ce qui se présentait et moi. J'ai senti toute la puissance du vent et de l'eau, l'intensité du feu et la densité de la terre. Ils m'ont enseigné que cette puissance n'est pas violence, elle est intensité et contraste, qu'ils sont vitalité et la manifestation d'une énergie irrépressible.
Cette puissance qui peut être vécue comme un danger m'a justement poussée à être pleinement présente, à être authentique avec moi, attentive à mes sens et à toute information en moi et autour de moi. C'est ce que je vis déjà dans mon Sud, mais l'intensité de l'expérience est venue de ma disponibilité à vivre pleinement cette rencontre, cette disponibilité est une porte ouverte vers des enseignements inattendus.
Vous me connaissez ou commencer à me connaître, je pourrais écrire, écrire et écrire encore... Je terminerais cet article en vous partageant cette photo...
On se laisse porter par tes délicieuses descriptions, tes photos magnifiques, tes ressentis...
Merci Sylvie.
Valérie
Quelle belle plume !